Tous les cinq ans, la tradition se répète. Les lobbyistes, les entreprises, les associations et de nombreux particuliers prennent leur plus belle plume pour écrire leurs demandes au futur président de la république française. Ces requêtes, qui ressemblent souvent à une lettre au « Père Noël », nâengagent que ceux qui les formulent mais comme dirait lâautre : qui ne tente rien nâa rien.
La Fédération de lâe-commerce et de la vente à distance (Fevad) vient de publier ses quinze propositions pour promouvoir « un commerce digitalisé, performant et plus responsable au service de lâéconomie, de lâemploi et des Français ». Rien que ça⦠Avec une croissance de 15% au cours de lâannée 2021 et un chiffre dâaffaires proche des 130 milliards dâeuros, le commerce en ligne ne cesse de prendre de lâampleur. Cette progression nâest pas appelée à se ralentir. « En dix ans, les achats sur internet dans le monde vont presque sextupler pour passer de 1336 à 3688 milliards de dollars entre 2014 et 2024 », nous expliquait récemment Emilie Benoit-Vernay, la directrice générale pour la France de Shopify, une plateforme de commerce électronique qui a déjà aidé plus de 1,7 million dâentreprises à créer et à animer leur magasin en ligne. Les frontières entre le commerce physique et lâe-commerce disparaissent un peu plus chaque jour mais le législateur continue à ignorer cette évolution. « Le commerce nâa eÌteÌ que rarement au cÅur des campagnes eÌlectorales, regrette Marc Lolivier, le délégué général de la Fevad. Souvent, il ne repreÌsente quâune partie mineure des programmes des candidats alors meÌme quâil est au cÅur de la socieÌteÌ et du quotidien des Français. Au demeurant, les rares propositions sur le commerce reposent bien trop souvent sur une vision baseÌe sur une opposition steÌreÌotypeÌe entre commerce physique et e-commerce quâil est neÌcessaire de deÌpasser pour reÌpondre aux enjeux de ce secteur et aux attentes des consommateurs. » Fort de ce constat, cette fédération patronale a établi avec ses membres quinze demandes qui sâarticulent autour de 5 theÌmatiques cleÌs : lâéquité, la compétitivité, la RSE, lâemploi et la digitalisation du commerce.
Harmonisation et simplification
Afin de faciliter lâaccès au marché européen qui comprend 500 millions dâhabitants, la Fevad recommande de stabiliser, de simplifier et dâaligner le cadre réglementaire français à la législation communautaire. Une telle harmonisation couplée à une meilleure coopération européenne permettrait de garantir une application équitable des règles quel que soit le pays dâétablissement des commerçants. Les opérateurs situés en dehors de lâUE doivent, quant à eux, être mieux contrôlés.
Un secteur qui a explosé de 96,5% en 10 ans
Pour maintenir et développer la compétitivité de lâe-commerce qui a progressé dans lâhexagone de 96,5% en dix ans (+8,5% en 2020), la fédération patronale souhaite la mise en place dâun dispositif de suramortissement fiscal pour les investissements, la suppression des droits postaux préférentiels pour les livraisons en provenance de Chine ainsi que la création dâune délégation interministérielle axée sur le commerce. Encourager la consommation de produits issus de lâéconomie circulaire avec lâinstauration dâune TVA réduite aiderait les acteurs du secteur à être plus écoresponsables. Les spécialistes du transport et de la logistique pourraient, quant à eux, être incités à sâéquiper de véhicules moins polluants avec des avantages fiscaux plus importants. Dâautres mesures pourraient faciliter lâintégration des demandeurs dâemplois dans lâe-commerce comme l’enseignement du numérique à lâécole dès le plus jeune âge. Des spécialistes de la Tech pourraient aussi intervenir dans les forums de découvertes des métiers au sein des collèges ou participer à des sessions dâinformation auprès des élèves de 4ème et 3ème.
Aider les TPE-PME
Pour développer la digitalisation de tous les acteurs du commerce français notamment dans les TPE-PME, lâEtat devrait également intensifier lâaccompagnement financier à la transition numérique des commerces de proximité. Les collectivités pourraient, elles, être accompagnées dans le développement de solutions locales dâaide à la transformation digitale. L’inventaire à la Prévert de la Fevad sera-t-il suivi de mesures concrètes ? Réponse après le second tourâ¦
source : www.influencia.net