INfluencia : la covid vous a permis de créer une agence,comment est née cette envie ?
Ãdouard de Pouzilhac et Olivier Sebag: pour commencer, la covid nous a permis effectivement de cogiter, dâéchanger, nous avons tous connu ou entendu parler de lâinertie de grands groupes, qui doivent se transformer et peinent à mener de front les mutations technologiques, les gros budgets plus ou moins verrouillés, leur attractivité, le management des équipes⦠Donc The Seventh House est née en partie de ces constats et repose du coup sur un haut potentiel entrepreneurial et créatif, que nous nommons «Unleashing creative entrepreneurship». En français, il sâagit de débrider le modèle de lâagence pour libérer le potentiel et la créativité de chacun, de redécouvrir la passion du métier et entreprendre pour soi, les clients, les talents, les start-up, les projets.
IN. : vous expliquez que les talents fuient la com ? Où partent-ils?
à de P. et O.S: Dâune part « la pub au sens large » nâest plus la seule à proposer des métiers dits « sexy », il y a les métiers du divertissement, les plateformes, les médias⦠Et la Covid a joué là aussi un rôle de déclencheur chez les juniors qui ont organisé leur fuite. Lâautre problématique ce sont les seniors, des quadras hyper-talentueux dont les grandes enseignes se séparent pour des raisons économiques, leur préférant des juniors moins payés⦠et vite rentabilisés. Pour nous, il sâagissait donc dâaller chercher ces forces vives et de leur assurer -en fonction de lâimportance des missions-, des jours payés, puisque je devine que cette question vous intéresse, des vacances au prorata de leurs participation, la possibilité pour eux-mêmes dâentreprendre⦠, avec à leur service, tous les services généraux nécessaires.
IN. : tout cela a lâair de sâêtre fait assez vite, avec un concept très fortâ¦
à de P. et O.S : lâentreprenariat est notre clé dâaccès. Nous avons fondé une «maison» de lâentrepreneuriat où nos métiers de conseil sont moteurs, où ils sont acteurs, où il y a les meilleurs talents, où la créativité et les solutions règnent à tous les niveaux. Chez The Seventh House, tout passe par lâentreprenariat transversal appliqué à tous les échelons de notre modèle.
IN. : vous évoquez trois axes à cette philosophie⦠et un client, Système U, le premier, à vous avoir mis le pied à l’étrier.
à de P. et O.S: Système U nous a même permis de valider notre modèle ! Ce distributeur majeur qui avait mis son compte en compétition via Pitchville, auprès de dix agences, nous lâavons remporté en adoptant notre mantra. Or, lâensemble du scope digital de lâenseigne (conseil, CX, UI, innovation, conception éditoriale…) était auparavant chez Accenture Interactive, autant dire que notre fierté était grande. Câest, ni plus ni moins le challenge qui nous a réunis et qui a donné corps ou du moins du sens à notre concept naissant.
IN. : le deuxième axe concerne vos talentsâ¦
à de P. et O.S : nous avons mis en place un pôle dâincubation et de joint-venture, pour les talents. Des locaux tous neufs, une cross fertilisation clients, et comme je le disais plus haut, la gestion administrative et lâapport dâune mise de départ pour que nos talents amorcent leur activité et se consacrent à leur métier. Enfin, nous avons aussi une fonction dâinvestissement et de conseil pour repérer et faire grandir les start-ups et les créateurs.
IN. : vous évoquez également lâagilité de Seventh House, mais comment remplacer le « salariat » rassurant chez ces freelance qui ont besoin dâune certaine sécurité économique ?
à de P. et O.S. : tout dâabord il nây a pas de hiérarchie ni dâaddition inutile dâexpertises, mais de lâagilité, de la mobilité, de la pertinence, de nombreux talents indépendants choisis pour leur expertise et leur créativité allant du branding à lâinnovation en passant par lâexpérience client, la data, le media, la tech…Pas de désintermédiation à lâextrême non plus, mais du lead. Car sous la houlette de lâun des quatre associés qui visent des grosses missions, les talents interviennent en fonction dâune problématique. Et pour répondre à votre question très précisément, nous assurons un certain nombre de jours travaillés, la possibilité dâéchanger sur un process et de planifier par exemple leurs missions ou des vacances. Du pur gagnant/gagnant pour les équipes et les clients.
IN. : trois filiales déjà dans votre House of Com ?
à de P. et O.S : oui, The Seventh Stories, est une société de production de cinéma co-créée avec deux experts, Richard Bean, auteur, scénariste, réalisateur et Nitsa Benchetrit, productrice de courts, ou longs métrages et documentaires. Cette société sâintéresse prioritairement à la communication des marques. En réunissant les deux cultures, elle répond à des besoins essentiels des annonceurs comme le divertissement et la création de récit cinématographique pour atteindre les bonnes cibles.The Seventh Stories sâappuie pour cela sur une writing room, un outil qui, comme à Hollywood, sélectionne selon la nature des projets et des questions abordées, des talents de tous horizons pour imaginer les contours dâun récit, le développer et le produire.
IN. : vous participez également financièrement à la concrétisation de projets chez The Seventh House ?
à de P. etO.S. : oui, nous souhaitons réaliser des investissements dans des services, produits, idées ou innovations qui font sens, auxquels on croit, car créateurs de nouveaux usages. Bon Parfumeur, créée par Ludovic Bonneton, est la première DNVB qui réhabilite la haute parfumerie parisienne en répondant aux exigences RSE de notre société, avec miam.tech, créée par César et Alexis Tonnoir et Thomas Potel, un algorithme de recettes personnalisées permettant dâun clic de faire sa liste et ses courses pour les réaliser. Il y a également Aive, créée par Olivier Reynaud, ancien co-fondateur de Teads, et Rudy Lellouche, spécialisée dans le montage de vidéos automatisées par de lâintelligence artificielle. Tandis que The Seventh House apporte à ces start-up son expertise (branding, e-commerce, développement…), elles peuvent en retour intervenir comme talents sur des problématiques clients de lâagence.
IN. : vos collaborateurs, 80 freelance vivent pour beaucoup hors de Paris, quâont de spécial vos nouveaux locaux, 84 rue Amelot ?
à de P. et O.S. : les locaux seront inauguré le 1er juin, les recevoir, leur permettre de créer du lien, leur donner le choix, organiser des rencontres. Travailler autrement.
Quelque chose en eux de Hair… Parce que quand « the moon is in the seventh house, and jupiter aligns with mars, then peace will guide the planets and love will steer the stars! ».
En résumé
Des profils complémentaires
Ils se sont croisés tout au log de leurs déjà , longues carrières, ils ont entre 40 et 50 ans. Ãdouard de Pouzilhac et Thomas Couteau créent leur société digitale 5ème Gauche en 1996, quâils revendent à Hérézie en 2017. Olivier Sebag, câest 20 ans dâagences renommées, TBWA, JWT, BETC, Marcel quâil codirige avec Pascal Nessim, puis Dentsu où il gère les agences créatives du groupe. Matthieu Frairot pour sa part est un ancien DG de Fullsix, à eux quatre, ils seraient 7 ? Non, il sâagit dâun clin dâÅil à la comédie musicale Hair, Ils y tenaient. Parce que quand « the moon is in the seventh house, and jupiter aligns with mars, then peace will guide the planets and love will steer the stars! ».
source : www.influencia.net