INfluencia : Aol, Google, Voyages-SNCF.com, Microsoft, Verizon Media, Yahoo⦠Vous avez beaucoup changé dâemployeurs avant de prendre la tête de Yahoo Franceâ¦
Claire Michel : Mon parcours est 100% lié à la publicité et au commercial et 99% au digital. Mon CV peut paraître long mais mes employeurs ont modifié à plusieurs reprises leurs actifs et ils ont changé trois fois de noms depuis 2015. Jâai ainsi rejoint Microsoft Advertising France avant dâaller chez AOL suite à la signature dâun partenariat entre les deux groupes. En 2017, Verizon a racheté AOL et Yahoo avant de les rassembler au sein de lâentité Verizon Media. En 2021, Verizon Media a été cédé à Apollo Global Management qui nous redonné le nom de Yahoo.
IN : Reprendre son ancien nom nâest-il pas un aveu de faiblesse ?
C.M. : Cette marque peut faire très années 90 mais elle sâinscrit bien dans notre politique de stratégie durable⦠Se rebaptiser Yahoo est un risque mesuré mais câest surtout une façon de montrer que nous souhaitons faire simple. Nous avons voulu remettre toutes nos activités sous une seule et même ombrelle. Après trois années dâacquisitions et de tests, nous avons choisi dâéliminer les doublons et de nous concentrer sur nos outils les plus performants.
IN : Quelle est votre feuille de route à la tête de Yahoo France ?
C.M. : Elle est assez simple. Josh Partridge, qui est le vice-président du groupe pour lâEurope, lâAfrique et le Moyen-Orient, mâa demandé de tout faire pour que Yahoo France continue de progresser. Nous sommes à la fois un média, un service mail qui est utilisé par 9 millions de Français, une régie publicitaire classique et un fournisseur dâoutils qui permettent aux annonceurs de faire de la publicité programmatique. Sur les 60 salariés que nous avons dans lâhexagone, la moitié travaille pour notre régie publicitaire, un quart produit des contenus et 25% sont des ingénieurs qui développent des solutions technologiques pour la France et lâinternational.Yahoo France rassemble 27 millions de visiteurs uniques par mois. Nous sommes le premier média digital du pays. 1 Français sur 2 nous utilise au moins une fois par mois.
IN : Quels sont vos objectifs pour les prochaines années ?
C.M. : Je nâai pas la prétention de prévoir ce qui va se passer dans plusieurs années. Nous nâavons pas beaucoup de visibilité sur le long terme avec la Covid et le contexte international assez agité. Notre objectif est de renforcer le « purple love » qui nous entoure. Les internautes sont très attachés à notre marque. Avoir des équipes en France nous aide beaucoup. Dans le BtoB, nos experts peuvent rencontrer leurs clients. Nos journalistes à plein temps publient, eux, des contenus qui sont adaptés à leurs audiences et à leurs marchés. Nous sommes le plus français des acteurs américains du web.
IN : Google et Facebook sont aujourdâhui tout puissants sur le net. Comment un groupe comme le vôtre peut subsister dans un marché aussi concentré ?
C.M. : La logique du « winner takes it all » existe. Lorsque vous êtes puissant et que vous rendez un service de qualité, un effet dâaspiration se développe. Il est toutefois important de diversifier ses achats et de ne pas être dépendant dâun seul et unique outil. Une certaine vigilance sâimpose pour éviter de devenir trop vulnérable. Une prise de conscience de ces possibles dangers commence à se développer depuis quelques années et beaucoup dâacteurs cherchent à diversifier leurs outils. Les groupes les plus transparents qui disent tout de leurs outils sont aujourdâhui les plus recherchés. Cela tombe bien car nous avons adopté cette stratégie il y a bien longtemps déjà â¦
source : www.influencia.net