A partir des 100 tendances aux noms parfois étonnants (âVirtual teleportationâ, âEuphoric adsâ, âHaute veganismâ, âMycological retreatsâ, par exemple), Virgile Brodziak fait émerger quatre âmacro-thèmesâ : âExploring virtualitiesâ, âThe future of healthâ, âGenZ risingâ et âOptimistic futureâ.Â
Exploring virtualities
La thématique âExploring virtualitiesâ recouvre évidemment le sujet phare de 2022 : le métavers et les monde virtuels, présents dans de nombreuses tendances du rapport. Virgile Brodziak se veut optimiste sur le sujet : âà l’intérieur de ces espaces qu’on qualifie de métavers, l’ambition pour certains est de créer des âméta sociétésâ c’est-à -dire des mondes qui répliquent ce que l’on fait dans la vie de tous les jours, mais en les rendant plus positives plus responsables plus solidaires ou inclusifs.âÂ
Quant à savoir si ces mondes virtuels représentent lâavenir de la publicité, le Directeur Général de lâagence parisienne préfère ne pas prendre partie, même si, âce qui est sûr c’est que c’est un moyen de toucher des nouvelles audiences et de toucher les nouvelles générations,â explique-t-il, en citant les exemples de Nike, Vans ou Ralph Lauren qui créent des expériences de divertissement ou dâe-commerce sur Roblox.Â
Autre aspect non négligeable pour les marques dans ces univers parallèles : lâéconomie des biens virtuels, avec le développement des places de marché NFT, permettant dâéchanger des Åuvres dâarts, des vêtements et des objets virtuels⦠âPour les marques, câest évidemment une tendance qu’il faut observer : est ce qu’il nây a pas potentiellement une nouvelle source de revenus à chercher à l’intérieur de ces places de marché NFT ?,â souligne Virgile Brodziak.
Du côté de Youtube, Bénédicte Ibert, Senior Strategic Planner, de Google France a observé lâapparition récente des âV-Tubersâ, des Youtubeurs virtuels, qui adoptent les codes des mondes virtuels pour apparaître sous la forme dâavatars. âLe principe, câest de se mettre une combinaison pour se digitaliser et sâavatariserâ, explique-t-elle, en citant la japonaise Kizuna AI ou lâaméricain Codemiko.
The future of health
âCela fait deux ans que la santé est au cÅur de toutes les préoccupations. On la retrouve à travers un certain nombre de catégories, de manière transversale à commencer par l’alimentationâ, explique Virgile Brodziak. Lâune de ces tendances est notamment celle des âBlue Zones Dietsâ, en référence aux âzones bleuesâ dans lesquelles les habitants vivent plus longtemps et en meilleure santé, comme Ikaria en Grèce ou Okinawa au Japon. âDes marques commencent à rebondir sur ce phénomène comme Bushâs Beans, par exemple, en créant des gammes dédiées aux régimes alimentaires des zones bleues, avec cette ambition d’offrir au plus grand nombre ces modes de vie plus sainsâ.Â
Autre tendance alimentaire émergente, la âliquid immunityâ revient à booster son système immunitaire grâce à Bitsy, une boisson pour enfants enrichie en vitamine C et en zinc, ou la gamme âB1Uâ dâOcean Spray, des sodas positionnés sur le bien-être, dont une référence sâintitule âI need immunityâ. Tout simplement.
GenZ rising
Ces tendances sont accélérées par lâémergence de la « Génération Zâ, une génération qui est – notamment – particulièrement friande de culture coréenne. âLa K-wave représente 6000 milliards de dollars donc à l’échelle de l’économie mondiale,â explique Virgile Brodziak. Sur Twitter, par exemple, quatorze des vingt chansons qui ont été âtrending topicâ en 2021 sont des chansons de K-pop⦠A cela sâajoutent les âK-dramaâ comme le film Parasite ou les séries Squid Game et Hellbound, mais aussi des produits alimentaires ou cosmétiques.
La Corée nâest pas le seul centre dâintérêt de cette génération : les mondes virtuels et les crypto-monnaies le sont aussi, avec lâapparition dâune âcrypto-éliteâ, selon les mots de Wunderman Thomson. âNous constatons un engouement pour ses oeuvres numériques qui se vendent désormais en dizaines, centaines, milliers de dollarsâ, explique Virgile Brodziak, en précisant que si celles-ci sont achetées par les membres de la génération Z, elles attirent aussi des stars comme Mike Tyson ou Serena Williams, voire même par des entreprises, telles que Visa, -qui sâest offert un âCrypto Punkâ pour près de 150 000 dollars. âLa possession de biens virtuels crée une nouvelle élite, comparable à celles qui possédaient jadis des Lamborghini ou des Rolex â en conclut-il.
Lâimpact de la Génération Z commence aussi à se faire ressentir chez les entreprises, qui multiplient les annonces et les initiatives en matière de marque employeur. LVMH a ainsi annoncé sa volonté de recruter 25 000 collaborateurs de moins de 30 ans sur l’année 2022.
Optimistic future
Enfin, les âFuture 100:2022â de Wunderman Thompson Paris accordent une grande place à lâoptimisme. âCette année est vraiment l’année du retour à l’optimisme. Il semblerait que ce mot remplace celui de résilience dont on a beaucoup trop parlé pendant ces dernières années, â explique le Directeur Général de lâagence. Cet optimisme sâincarne notamment par les couleurs de lâannée sélectionnées par Pantone et Dulux, des opérations de marques, comme celle de Lego et sa âlaverie des rêvesâ ou encore la volonté de certaines entreprises de devenir ârégénérativesâ, en ayant un impact positif sur la société et lâenvironnement.
âCet optimisme se traduit aussi en publicité, à travers une notion quâon a appelé âeuphoric adsâ, qui répond au besoin de joie et de gaieté des consommateurs, avec des campagnes comme celle de Gap avec Katy Perry ou âFeel Your Bestâ de Lexus. Nous sommes convaincus qu’on va voir se multiplier les prises de parole et les campagnes qui donnent envie d’un futur joyeux et qui célèbrent le vivre ensemble.â Enfin des bonnes nouvelles pour 2022 ?
source : www.influencia.net