Protection des données personnelles : entre hausse des risques et besoin de transparence

22 avril 2021

Zoom sur les nouveaux usages des outils numériques et les problèmes de sécurité sur Internet grâce à une étude menée par Kaspersky.

Les nouveaux usages du numérique ont révélé de nombreuses failles dans la sécurité sur Internet. © Alexander – stock.adobe.com

Depuis le début de la pandémie mondiale de la COVID-19, notre rapport aux outils numériques a évolué. Ils sont devenus partie intégrante et indispensables de notre vie, aussi bien professionnelle que personnelle. C’est dans ce cadre que Kaspersky, société spécialisée dans la sécurité des systèmes d’information, a lancé une étude où s’entrecroisent une analyse des nouvelles utilisations de ces outils et les questionnements relatifs à la protection des données personnelles.

Cette étude est basée sur les témoignages de 15 070 adultes et consommateurs à travers le monde. Ils ont notamment été interrogés sur leurs équipements numériques, leurs usages, les applications et services personnels et professionnels qu’ils utilisent, leurs attitudes en matière de sécurité et les incidents qu’ils ont subis sur les 12 derniers mois.

Des défaillances dans la sécurité

Comme le révélait l’entreprise américaine Gartner en mars 2020, 88 % des entreprises dans le monde entier ont rendu le télétravail obligatoire suite à l’épidémie de la COVID-19. Le temps quotidien passé sur du contenu en ligne a aussi doublé à l’échelle mondiale, passant de 3 heures 17 minutes à 6 heures 59 minutes, comme le dévoilait une étude de DoubleVerify publiée en septembre 2020.

La vidéoconférence, qui se cantonnait jusque-là à un outil du cadre professionnel, s’est imposée comme un élément indispensable, aussi bien pour des réunions de travail que pour les anniversaires ou les rendez-vous entre amis.

Cette limite ténue entre vie professionnelle et personnelle se ressent également dans l’usage des outils numériques. Ainsi, on apprend que 80 % des personnes interrogées utilisent leur ordinateur personnel pour travailler durant le télétravail pour des raisons de facilité et de praticité. En effet, parmi eux 51 % assurent pourtant que leur entreprise leur a fourni un ordinateur professionnel.

Les opérations de cybercriminalité se sont elles aussi intensifiées, profitant de cette dépendance plus accrue aux appareils numériques. 31 % des personnes interrogées ont subi une infection ou une intrusion sur leurs appareils et plus de la moitié (53 %) ont dû assumer des coûts suite à des piratages.

Ce sont principalement les attaques appelées « ransomware » qui se sont multipliées :

  • 56 % des répondants ont été touchés par cette forme d’attaque et ont payé la rançon demandée pour restaurer l’accès à leurs données,
  • 65 % des 35-44 ans ont payé pour restaurer leurs données, contre un peu plus de la moitié (52 %) des 16-24 ans et 11 % des 55 ans et plus,
  • 29 % seulement des personnes ayant connu un tel incident ont véritablement récupéré leurs données personnelles. 

© Kaspersky

Un constat inquiétant qui pourrait s’expliquer par une méconnaissance générale des risques encourus par le vol de données personnelles ou un manque d’informations sur le type d’attaques qui peuvent prendre place sur Internet.

Dans le panel sélectionné par Kaspersky, seulement 40 % des utilisateurs connaissaient l’existence d’attaques de type « ransomware« . Parmi eux, 29 % l’ont appris par les médias tandis que 11 % en ont pris connaissance par un proche l’ayant subi.

Une hausse des piratages

Dans cette étude, 57 % des personnes interrogées se sont dites préoccupées par la possibilité d’être affectées par un dispositif intelligent et connecté, et le potentiel impact que cela aurait pu causer sur leur sécurité et leur vie privée.

Par exemple, les utilisateurs développent une inquiétude particulière à l’égard des webcams : 59 % ont peur d’être espionné sans le savoir et 60 % sont inquiets qu’ils le soient par le biais d’un logiciel malveillant. Paradoxalement, seulement 13 % ne donnent jamais d’autorisation d’accès à leur microphone ou leur webcam, contre 23 % qui le font toujours.

Mais selon l’étude de Kaspersky la majorité des attaques prennent la forme de piratage de comptes en ligne. Ce type d’attaque a touché les réseaux sociaux pour 41 % des interrogés et les boîtes mails pour 37 %, suivis de près par les comptes de crypto-monnaies (31 %), pratique de plus en plus en vogue.

© Kaspersky

Pourtant, ce sont 75 % des répondants qui semblent avoir une confiance aveugle dans les applications qu’ils utilisent et qui acceptent systématiquement les paramètres par défaut. Ces paramètres s’appuient souvent plus sur une question d’ergonomie que sur une question de sécurité.

Une prise de conscience progressive

Si le manque d’informations sur la protection des données personnelles est indéniable, cela ne veut pas dire que les utilisateurs n’ont pas recours à certaines pratiques qui ont pour but la sécurité de leurs données privées. Ainsi, 89 % des interrogés déclarent prendre des mesures, communes certes, mais effectives.

Parmi ces démarches :

  • protéger un réseau Wi-Fi par un mot de passe (pour 48 %),
  • passer par des plateformes et connexions sécurisées pour des opérations financières (pour 43 %),
  • appliquer des paramètres de confidentialité élevés pour les réseaux sociaux et dans un navigateur (pour 33 %). 

© Kaspersky

De la même manière, 87% des répondants disent prendre des précautions avec leur ordinateur. Cela se traduit notamment par :

  • l’enregistrement des données personnelles sur d’autres supports (pour 47 %),
  • la protection de fichiers par mot de passe (pour 37 %),
  • couvrir sa webcam pour éviter d’être espionné (pour 35 %).

© Kaspersky

À ces différentes actions individuelles s’ajoute une véritable prise de conscience quant à la nécessité d’installer un logiciel anti-virus, c’est le cas pour 65 % des interrogés. À ce titre, 58 % disent utiliser un anti-virus sur leur ordinateur et leur mobile personnels.

D’un autre côté, 45 % des répondants ne croient pas qu’ils puissent être la cible de cyberattaques et de cybercriminels, et 30 % d’entre eux ont déclaré qu’ils n’étaient pas sûrs de l’être. Un pourcentage inquiétant quand on sait que seulement 13 % peuvent dire qu’ils en savent assez sur les méthodes de cybercriminalité pour éviter tout problème.

Les utilisateurs demandent plus de transparence

Selon l’étude, 62 % des répondants se sentent inquiets que leurs activités en ligne soient constamment suivis par les sites web ou les services qu’ils utilisent.

Au cours des 12 derniers mois, plus d’un utilisateur sur dix (12 %) ont vu leurs données partagées ou divulguées. Le plupart du temps, cela ne se limite pas à une intrusion et peut entraîner des conséquences négatives concrètes. Pour 82 %, cela s’est traduit par des activités suspectes sur un compte de réseau social, la perte d’argent ( pour 62 %), des renseignements personnels divulgués (pour 64 %) ou encore recevoir des emails suspects (pour 76 %).

Les répercutions : une tolérance zéro de la part des consommateurs. 63 % répondent qu’ils n’utiliseraient plus un fournisseur d’accès après de tels incidents et 50 % ne l’utiliseraient plus si ce dernier vendait des informations personnelles à une entreprise tierce.

Les consommateurs n’ignorent pas la nécessité pour les entreprises d’utiliser les données personnelles afin d’améliorer leurs produits et services. Ils adoptent plutôt
une approche prudente et souhaitent comprendre la façon dont les données sont utilisées. La majorité (63 %) des interrogés pensent que la transparence de la part des entreprises utilisant les données personnelles est nécessaire.

© Kaspersky

Pour conclure cette étude menée par Kaspersky, les utilisateurs se montrent de plus en plus concernés par la sécurité de leurs outils numériques et la protection de leurs données personnelles. Tandis que l’organisation du travail tend à être plus flexible, employés et employeurs souhaitent en tirer tous les avantages. Pour cela, un travail de sensibilisation mais aussi de transparence paraît être un enjeu indiscutable.



Source : Blog du modérateur

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