Lundi après-midi, Endeavour â pour Effort dans la langue dâElon Musk â, un vaisseau spatial Crew Dragon estampillé SpaceX, atterrissait sans encombre au large des côtes de la Floride. Lâanimal ramenait avec lui un équipage de quatre astronautes saint et sauf, dont le vol spatial de 17 jours avait été parrainé par la société privée Axiom Space. Depuis son retour au bercail, Steve Stich, responsable du programme Commercial Crew de la NASA, a déclaré que ses ingénieurs et ceux de SpaceX « examinent minutieusement les données » relatives aux performances du vaisseau lors de son retour dans l’atmosphère.
Lors dâune conférence de presse organisée Lundi matin, Steve Stich avait assuré : « câétait un vol très propre dans l’ensemble, sans vraiment de problèmes majeurs. Lâéquipe a examiné un grand nombre de données et a eu l’occasion de tout passer en revue. Elle a examiné le système de protection thermique, ainsi quâune grande partie des données GNC â guidage, navigation et contrôle â du vol. De toute évidence, les parachutes ont été très propres pendant ce vol. Ils se sont tous déployés et se sont ouverts complètement, presque à l’unisson, sans aucune indication d’un quelconque retard cette fois-ci, ce qui est formidable ».
Sky is the limit
Loin de sâarrêter en si bon chemin, les responsables de la NASA étaient suffisamment confiants dans les performances de leur joujou pour autoriser le lancement d’une nouvelle capsule d’équipage Crew Dragon dénommé Freedom, à exactement 3 h 52 ce mercredi matin depuis le Centre spatial Kennedy. Il transportait en son sein le commandant Kjell Lindgren, le pilote Bob Hines et la spécialiste de mission Jessica Watkins, tous astronautes de la NASA, ainsi que la spécialiste de mission de l’Agence spatiale européenne Samantha Cristoforetti vers la station international. Le tout dans des conditions météorologiques excellentes, tant sur le site de lancement que dans les zones d’interruption de vol. Peu après avoir atteint l’orbite, le commandant de bord a remercié les équipes de SpaceX pour le bon déroulement du voyage. « Nous nous sentons très bien et nous avons hâte de voir la vue », avait-t-il déclaré par radio à la Terre.
Dâici cinq jours, les quatre membres de la mission Crew-3, lancée en novembre dernier et dont on avait beaucoup parlé, entameront le chemin inverse vers la Terre. Cette cohabitation de cinq jours sâexplique par la volonté de la Nasa d’assurer une présence continue de ses astronautes sur la station spatiale. Ce retour à bon port marquera l’achèvement du sixième vol spatial habité de SpaceX en moins de deux ans. « Câest vraiment remarquable, car tout cela a été réalisé pendant la pandémie », sâétait ainsi félicité mardi matin Jessica Jensen, vice-présidente des opérations et de l’intégration des clients chez SpaceX.
Des missions en veux tu en voila
Lâentreprise fondée en 2002 par Elon Musk dispose désormais d’une flotte de quatre véhicules Crew Dragon : Endeavour, Resilience, Endurance et Freedom. Ses responsables ont déclaré que, pour l’instant, il nâétait pas prévu de construire d’autres vaisseaux. Chaque ambition à ses limites. Lundi, Benji Reed, le directeur des programmes de vols habités de lâentreprise, a déclaré que SpaceX pouvait actuellement prendre en charge jusqu’à six vols habités par an. Deux dâentre eux seraient pilotés de la Nasa vers lâISS, deux autres seraient des missions privés, soutenues par Axiom Space ou d’autres sociétés privées, et les deux derniers seraient en réalité des missions de vol libre, comme les vols Inspiration4, qui sâétait déroulé le 16 septembre dernier, et Polaris, prévu pour le mois de novembre 2022.
Jessica Jensen a déclaré que SpaceX est déterminé à continuer à envoyer des humains dans l’espace en toute sécurité, malgré ce revirement rapide. « Aussi excitant que cela puisse paraitre, je veux juste réitérer que la sécurité est encore et toujours la priorité absolue », a-t-elle déclaré. Nous pourrions également réitérer quâun crash aurait également des conséquences catastrophiques pour SpaceX et leur contrat avec la Nasa. Une dimension économique secondaire en lâoccurrence : aucun astronaute ne mérite dâêtre laissé sur place. Matt Damon peut en témoigner.
source : www.influencia.net