INfluencia : en France, la CTV est un marché encore peu développé, si on le compare à lâallemand, déjà mûr. Comment expliquez-vous ce retard ?
Jean-Philipe Caste : effectivement, en matière de télévision, lâAllemagne ne sâest pas développée de la même manière. Historiquement, ce marché est beaucoup plus émietté outre-Rhin, tandis quâen France, lâaccès à la TV a été largement trusté par les fournisseurs dâaccès Orange, SFR, Bouygues, Free, qui ont imposé leurs règles. Aujourdâhui tout est à construire en matière de ciblage publicitaire, et avec lâarrivée de la fin des cookies, le ciblage publicitaire contextuel, sémantique devient La solution et ce dès maintenant.
IN. : en quoi consiste votre nouvelle offre Semantic Hero for CTV ? En quoi est-elle révolutionnaire ?
J-Ph. C. : jusquâici, les outils de ciblage pour la CTV sâappuyaient sur la seule reconnaissance de mots-clés, d’objets, ou dâimages pour identifier un contenu. Cela ne suffit plus, les contenus vidéos évoluent si vite quâil devient nécessaire de combiner plusieurs sources pour les âcomprendreâ. Câest lâinnovation quâapporte Semantic Hero for CTV : notre outil fonctionne grâce à lâintelligence artificielle. Il utilise une combinaison de données, notamment celles issues de lâElectronic Program Guide (EPG) qui est un guide des programmes TV numérique fourni par les diffuseurs. En combinant ces éléments avec un ensemble de métadonnée, notre outil, directement intégré à l’éditeur, peut déterminer les concepts sémantiques et la tonalité de chaque contenu, de manière détaillée.
IN. : concrètement, pouvez-vous expliciter votre propos grâce à un exemple ?
J-Ph.C. : de fait, ce qui nous différencie, câest notre philosophie pour commencer. Depuis notre création il y a 5 ans nous avons parié sur un algorithme sémantique, qui nous a permis de devenir un des leaders européens de la publicité digitale. Et nous ne nous sommes jamais réduits à nâêtre quâune simple régie publicitaire. Grâce à notre IA, nous ne sommes pas dans la personnalisation des contenus, mais dans la contextualisation. Câest cette expertise que nous déployons aujourdâhui sur le marché de la CTV. Concrètement, si un constructeur automobile souhaite communiquer sur une thématique automobile, disons que la publicité ne sera pas simplement diffusée sur des chaînes de TV auto, mais également sur des contextes automobiles dans dâautres univers comme dans des films. Notre technologie pourra diffuser la publicité vidéo pendant le film « Le Mans 66 » par exemple, ou bien au début dâun documentaire sur lâautomobile verte, ou enfin pourquoi pas, à un programme consacré au réchauffement climatique où forcément lâautomobile aura un rôleâ¦
IN. : diriez-vous que cette offre est moins manichéenne, plus constructive même pour les consommateurs de télévision ?
J-PH.C. : oui tout à fait. Notre offre permet plus dâouverture, est moins intrusive et mieux pensée par rapport à ce qui intéresse lâindividu à lâinstant T. Cela évite dâabreuver les utilisateurs de messages mal ciblés et donc peu efficaces.
IN. : le marché Français de la CTV est loin dâêtre mûr. Est-ce une bonne nouvelle pour vos solutions ?
J-PH. C. : oui, car ce retard permet aux éditeurs, aux agences media dâaller directement vers cette offre que nous estimons plus « vertueuse », sans passer par la case cookies qui est désormais derrière nousâ¦
IN. : quelle est votre position en France, quels sont vos partenaires ?
J-PH. C. : nous sommes partenaires de Rakuten TV et du groupe Media Funke, disponibles dans le portail Samsung TVPlus, et notre solution est présente sur huit de leurs chaînes. Nous monétisons de façon contextuelle en pré-roll, ou mid-roll, dans des formats allant de 15 à 30 secondes. Des formats tirés de pubs existantes, des montages, ou simplement des spots déjà présents en TV linéaire pour des annonceurs qui anticipent, et se positionnent dâores et déjà avant 2023.
IN. : lâannonce de votre offre a suscité un fort afflux de trafic sur votre page Linkedin. Vous en avez été⦠surpris ?
J-PH. C. : câest quâil y a de lâenthousiasme, une vraie curiosité, et que nous sommes persuadés de tenir une solution à la fois business et ayant du sens. Câest primordial dâêtre en phase avec son époque.
IN. : votre solution va, donc, de pair avec le développement de la CTV en France. Cela prendra-t-il du temps ?
J-PH. C.: ce lancement intervient dans un contexte de forte croissance du marché de la CTV : aujourdâhui, 78% des Français regardent des contenus TV en streaming au moins une fois par semaine. Et parmi eux, 70% choisiraient une formule de CTV gratuite, financée par la publicité, sâils en avaient la possibilité. Les annonceurs se trouvent ici face à une opportunité majeure : la CTV leur permet de toucher la cible stratégique des âmillenialsâ, pour des budgets nettement inférieurs à ceux de la télévision classique. Voilà pourquoi le marché connaît une forte expansion : dâici 2024, les dépenses de publicité dans l’AVoD devraient plus que doubler dans le monde pour atteindre 56 milliards de dollars.
IN. : travaillez-vous déjà sur les information fournies par les images, par le son ?
J-PH. C. : câest tout lâenjeu, notre futur proche !
source : www.influencia.net