The Good : Pouvez-vous nous présenter Green is the new black ?
Green Is The New Black est un média qui parle dâécologie de façon positive, accessible, grand public. Avec Stéphanie, mon associée australienne que jâai rencontrée à Singapour, nous nous sommes rendu compte, à travers nos métiers respectifs (elle dans lâorganisation de défilés de mode, moi dans une entreprise sociale), que les sujets de lâenjeu climatique et de lâécologie étaient traités soit de façon très sérieuse, voire soporifique, soit de façon militante. Jeunes femmes de 25 ans, on avait du mal à sâidentifier à ces milieux. Câest ainsi que notre média est né : lâenvie de parler dâécologie à des jeunes personnes, pas uniquement sous lâangle de la gravité et de la peur, mais plutôt sous les aspects positifs : cela nous rassemble, cela nous connecte à la nature et aux autres et cela nous rend heureux.
The Good : Green is the new black organise pour la première fois à Paris une édition de son Conscious Festival. Pouvez-vous nous présenter rapidement le festival ?
The Conscious Festival est un événement éducatif et festif sur la transition écologique et le bien-être. Nous avons 4 piliers : des conférences, des ateliers de Do it Yourself (dont un sur la réparation électronique avec Back Market), des ateliers de « mouvement » : yoga, méditation, sound healing et des ateliers collaboratifs comme la fresque du climat. Notre troisième pilier est le marché des créateurs : une trentaine de marques de mode et dâONG, qui vont vendre leurs produits ou sensibiliser les consommateurs (plastique, mode-écoresponsable). Enfin le dernier pilier est lâart. Nous aurons des concerts live, avec des DJ, des groupes de jazz et de rock.
The Good : Quels seront les moments forts ?
En parallèle du festival Grand Public qui sâétend du vendredi au dimanche, nous avons lancé un parcours VIP : The Conscious Leader Fashion Bootcamp, réservé aux professionnels de la mode, de lâindustrie textile et du luxe autour de 3 sujets : lâinnovation de matière première, les questions de sécurité, de transparence et de traçabilité, et lâinclusion et lâentreprise à mission. Nous aurons des conférences plénières, un espace workshop, du networking, â¦
Le vendredi soir, nous aurons la 1ère soirée organisée par Time for The Planet à Paris sur le thème « que feriez-vous avec un milliard pour le climat » ? Il sâagira dâune table ronde avec Corinne Lepage, Cédric Villani, Sébastien Chabal et les fondateurs de Time for the Planet.
Il y aura aussi des animations au sein du marché des créateurs : vente de fins de série, présence dâun maître caoutchoutier qui fabriquera des bottes en direct sur le stand dâAigle, qui vendra par ailleurs des bottes avec un léger défaut de fabrication. Nous aurons des conférences très pointues, notamment une sur la seconde main avec la fondatrice de Vestiaire Collective, la Directrice du développement durable de Back Market et le fondateur de Murphy (réparation dâélectroménager).
The Good : Vous mettez notamment l’accent sur le bien-être et la spiritualité. Quelle en est la raison ? Quel lien faites-vous entre spiritualité et développement durable ?
Le lien que nous faisons entre écologie, bien-être et spiritualité, câest la reconnexion avec le corps et la compréhension que notre enveloppe corporelle, qui nous sépare des autres, nâest quâune illusion. Nous sommes tous connectés par une énergie qui nous traverse, nous transperce, et qui nous permet dâavoir ce sentiment de complétude et dâalignement avec le reste du monde. Sans cette complétude, on nâest pas bien dans ses baskets, on peut alors difficilement faire du bien autour de nous. Il y a un lien essentiel entre spiritualité et écologie, en ce sens.
Par ailleurs, en écologie, on parle beaucoup dâéveil des consciences, de prise de conscience. Mais où se situe cette conscience ? Beaucoup dâétudes ont été réalisées sur le fait que notre conscience ne vient pas de notre cerveau, mais dâune source universelle qui nous dépasse. Nous serions des paraboles qui captent cette énergie. Avec la méditation, le sound healing, le Kundalini, lâatelier de danse intuitive, nous aidons à comprendre quâil faut relâcher son intellect et réfléchir avec son cÅur, par les émotions.
Enfin, dans notre imaginaire collectif, il y a quelque chose de très noir, dâapocalyptique quand on regarde le futur (selon un sondage Ifop, 79% des Français pensent que tout va sâeffondrer dans les années à venir). Parler de spiritualité câest changer cette énergie noire et recréer un imaginaire qui nous rassemble, un imaginaire positif qui va dans le sens du vivant.
The Good : The Conscious Festival est un événement hybride BtoB/BtoC. Qu’est-ce qui vous a décidé à abolir les frontières entre les deux ?
Une des velléités du festival est effectivement de casser ces codes btob/ btoc. Au-delà du parcours BtoB du vendredi, les sujets abordés pendant les conférences seront assez pointus, même le weekend, pour ceux qui viendraient aussi avec leur casquette de professionnel.
On fait du business sur Instagram avec des comptes perso, et ce nâest pas un problème. Mêler BtoB et BtoC, câest se reconnecter avec soi-même, enlever ces masques que lâon met parfois la semaine pour faire du business alors que lâon est une autre personne le weekend (et ça fait du bien !). Cela répond à un désir de plus de spontanéité, dâaller au-delà des clivages. Câest lâenvie de donner à lâévénementiel cet aspect dâexpérience, de surprendre pour aller au-delà de notre zone de confort, de faire passer des messages au-delà de lâintellect, à travers de lâémotion.
The Good : The Conscious Festival est né en Asie, vous avez une vision assez large de ce qui s’y passe en matière de RSE et de développement. Alors que les sujets d’écologie semblent omniprésents aujourd’hui en France, en est-il de même ailleurs dans les pays dans lesquels The Conscious Festival est installé ? Quels sont les pays qui vous inspirent le plus dans la mise en place d’actions concrètes en matière d’écologie ?
Lâaventure de The Conscious Festival a commencé à Singapour, puis Hong-Kong, nous devions le faire à Londres en juin 2020 mais le Covid nous a poussé à le faire en virtuel. Dâailleurs cette édition parisienne sera en phygital, tous les contenus de la scène seront accessibles sur notre plateforme Hopin. Nous aurons aussi des événements simultanés le vendredi à Londres et à Singapour.
Quand je vivais en Asie jâai découvert de nombreuses communautés et ONG qui se bougeaient pour lâécologie. Cette connexion à la nature est en partie liée à la présence de la spiritualité dans leur quotidien et dans leur religion. Culturellement en Asie on fait passer le collectif avant tout. Il y a des décisions qui sont prises en fonction du collectif, qui nous sembleraient totalitaires, mais quâils acceptent, parce que cela fait du bien au collectif. Par exemple à Taiwan, dans les années 80, quand ils se sont rendu compte que leurs décharges à ciel ouvert allaient devenir un problème, ils ont décidé de faire payer aux citoyens une « taxe poubelle », en fonction du nombre de déchets quâils génèrent. De ce fait, chacun gère ses déchets, il nây a pas de poubelle dans la rue, et il y a peu de packaging.
En Asie, les grandes préoccupations principales sont la gestion des déchets, la déforestation, lâhuile de palme (en Indonésie notamment) et sa culture extensive qui génère de nombreux incendies et décime des espèces. Nous partageons donc des sujets et des préoccupations communes, au-delà des sujets spécifiques à la région.
source : www.influencia.net